Vive les animaux chez le psy !
La médiation animale gagne peu à peu ses lettres de noblesse dans les soins psychiques ou dans les univers médicaux.

La médiation animale — ou thérapie assistée par l’animal — est de plus en plus reconnue comme utile dans la prise en charge des patients dans les univers médicaux et du soin, notamment dans la prise en charge des souffrances psychiques. Il s’agit d’interventions structurées, encadrées par des professionnels, dans lesquelles un animal (chien, chat, cheval) est intégré dans le parcours thérapeutique avec différents objectifs : favoriser le lien, détendre le patient qui peut être stressé, la communication et la ré-inscription dans la vie sociale.
Faciliter la relation
Au niveau émotionnel et relationnel, l’animal agit comme catalyseur du lien humain et facilite l’expression, parfois difficile, des émotions et des affects. En milieu de santé mentale (par exemple dans certains hôpitaux psychiatriques), la présence animale permet de réduire l’anxiété, de l’agitation ou encore de l’isolement du patient. L’animal agit en tant que tiers qui permet de faciliter la relation entre le patient et le soignant. Il aide à installer un espace de communication et de comportements prosociaux chez des personnes qui souffrent de certains troubles psychiques.
Au niveau psychophysiologique, des études ont montré que l’interaction avec un animal active des mécanismes comme la sécrétion d’endorphine et d’ocytocine, la diminution de la tension artérielle ou du rythme cardiaque — autant d’indices d’un apaisement corporel qui accompagne l’amélioration psychique. Ces effets favorisent un « état de réception » plus favorable aux soins.
Soutenir l’alliance thérapeutique
Sur le plan cognitif et social, la médiation animale contribue à stimuler les capacités d’attention, la motricité fine, la mémoire, et surtout la relation à l’autre. Elle permet de soutenir l’alliance thérapeutique. La médiation animale ne se substitue pas aux traitements (psychothérapie, médication, interventions) mais les complète.
L’animal qui participe à a médiation animal est habitué au contact avec l’humain et va plutôt le rechercher. Cela va souvent mettre en jeu le corps et la sensorialité à travers le toucher. Un registre qui n’est pas toujours utilisé en psychothérapie. Elle ouvre tout un espace où le non-verbal, le rythme, la sensorialité, et la présence peuvent agir comme levier vers le travail psychique. Pensez juste à la question que peut poser le thérapeute à la personne qui entre en contact avec l’animal : « Et vous, c’est quoi votre rapport aux animaux ? ».
Aussi dans les écoles
La médiation animale n’est pas utilisée qu’en psychiatrie : à Brest, un golden retriever assiste les patients chez le dentiste. Et la médiation est également utilisée en dehors du milieu de la santé : aujourd’hui, on peut trouver par exemple des chiens qui assistent à des procès et permettent aux victimes ou aux personnes qui doivent témoigner (comme par exemple les enfants), ou encore en milieu carcéral. En milieu scolaire, certain établissements autorisent les chiens dans les salles de classes. Les animaux se frayent aussi une place, petit à petit, dans le milieu de l’entreprise. Mais c’est encore timide, il y a beaucoup de résistances.
A Nantes, je reçois tous les mardi avec mon chien Bowen, un Golden retriever de bientôt trois ans. Nous ne sommes pas formés, Bowen et moi, à la médiation animale. Mais sa présence induit quelque chose de différent dans la relation avec le patient.
P.D.