Les différents types de « psy », comment s’y retrouver ?
Pas facile de s’y retrouver en les différents « psy »… Voici un texte rédigé par le Snppsy, le syndicat dont je suis adhérent, qui précise les différences.
Le psychiatre est un médecin spécialiste des maladies mentales. Il a fait le tronc commun des six ans d’études de médecine puis une spécialisation de quatre ans, incluant des stages et des études théoriques poussées. Il est apte à faire un diagnostic et à prescrire des médicaments. Il a souvent pour rôle de suivre les pathologies mentales les plus lourdes et d’adapter leur traitement. Son cursus obligatoire ne comporte pas de psychothérapie personnelle. Il n’est pas d’usage qu’il ait une supervision.
Le psychologue possède un diplôme universitaire obtenu après cinq ans d’études théoriques. C’est un spécialiste en sciences humaines qui a étudié les comportements de façon objective et qui connaît les théories psychologiques. Un psychologue peut se spécialiser en psychologie clinique : il fait passer des tests, contribue au diagnostic des maladies mentales, assure des entretiens cliniques. Il travaille plutôt au sein d’une équipe soignante ou dans une institution spécialisée. Il peut aussi travailler en libéral. Il n’a pas le droit de prescrire des médicaments. Son cursus obligatoire comporte des stages mais pas non plus de psychothérapie personnelle. Il n’est pas obligatoire qu’il ait une supervision.
Le psychanalyste pratique une méthode particulière. La psychanalyse est une théorie et une méthodologie traitant de l’inconscient, à partir de la pensée de Freud. Elle a inspiré de nombreuses pratiques de la psychothérapie. Elle-même se répartit en de multiples écoles. On devient psychanalyste à l’issue d’un long parcours psychanalytique personnel dans une société savante qui dispense à ses membres une formation continue de qualité, agréée par cette dernière. Un psychanalyste a donc eu une formation théorique et a lui même suivi une psychanalyse. Il a donc fait un travail approfondi sur son propre inconscient et a obligatoirement un superviseur.
Le psychothérapeute est un titre désormais régi par la loi depuis 2010 (loi Bachelot de 2004, décret d’application 2010). Il doit au départ posséder un diplôme universitaire : être médecin, psychologue, ou avoir un master en psychanalyse. Puis il doit valider une formation entre 200 et 500 heures comprenant pas mal de psychopathologie et un stage de plusieurs mois. Son titre avec un n°ADELI lui est donné par l’Agence régionale de santé (ARS). Depuis qu’il a est régi par la loi, le psychothérapeute n’est pas tenu a avoir fait un travail sur son propre inconscient, sauf le psychanalyste pour lequel c’était inclus dans la formation initiale.
Avant 2010 quand le titre n’avait pas encore été réglementé par la loi, pratiquement tous les psychothérapeutes en plus de leur cursus d’apprentissage avaient fait un travail sur leur propre inconscient. Un certain nombre de ceux-ci ont obtenu de conserver ce titre à cause de leur ancienneté dans la profession.
Psychopraticien relationnel est le titre qui a été choisi par un certain nombre d’organisations professionnelles de psychothérapeutes (dont le Snppsy) lorsque la loi a été promulguée.
Ces organismes défendent depuis plus de trente ans un certain nombre de principes sur lesquels doit être basé tout travail psychologique. Ces professionnels constatant, depuis le travail innovant de Freud, que l’inconscient est au centre de la problématique, ils défendent un cursus professionnel solide et étayé par de nombreuses données cliniques. Le thérapeute doit :
- connaître son inconscient donc avoir fait un travail sur lui même suffisamment approfondi
- avoir un superviseur qui lui permet d’analyser ce qui se passe dans la relation avec le consultant
- respecter un code de déontologie particulier qui sécurise la relation afin que le travail psychique se fasse correctement
- avoir une formation théorique solide comprenant de la psychopathologie. Les formations dans les écoles de psychopraticiens ont pour particulier d’être en partie expérientielles (le praticien expérimente lui-même les techniques qu’il va utiliser).
Le psychopraticien relationnel pratique la psychothérapie, c’est-à-dire les soins non médicaux de la psyché, par l’écoute ou à l’aide de techniques actives, soit en séances individuelles, soit en groupe. Il ne s’occupe pas de la maladie en tant que telle mais de la personne en difficulté. Il ne délivre pas de médicaments. Ce n’est pas non plus un chercheur scientifique (même si certains le sont aussi par ailleurs) mais un praticien qui exerce un art particulier auquel il s’est spécialement formé : la psychothérapie.
La spécificité de cette pratique est que l’accent est mis sur la relation entre le praticien et le consultant, et ce, quelque soit la technique utilisée. Elle vise à une transformation en profondeur, tenant compte de l’inconscient.
Ceci l’oppose aux thérapies comportementalistes qui se basent sur des techniques de rééducation comportementales ayant pour seul but de faire disparaître le symptôme. Ceci la différencie également de la thérapie de soutien (limitée dans le temps) qui ne vise pas l’obtention de remaniements psychologiques profonds mais plutôt à un renforcement des capacités adaptatives concernant les situations présentes.
Attention : l’état actuel de l’absence de réglementation du titre de « psychopraticien relationnel » peut permettre à des personnes non suffisamment qualifiées de se l’approprier, c’est pourquoi il est important de choisir quelqu’un d’agréé par un organisme professionnel reconnu tel que le notre.
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A Nantes, je reçois les lundi, mardi et mercredi dans mon cabinet proche de la cathédrale. A Paris, je reçois les jeudi et vendredi toutes les deux semaines, au sein du CPBPL, au métro Père Lachaise.